Qu’est-ce que l’écriture inclusive?
L’écriture inclusive est une pratique linguistique dont l’enjeu est de promouvoir l’égalité des genres humains : le féminin et le masculin. En modifiant les conventions d’écriture traditionnelle, elle cherche à :
- déconstruire les stéréotypes de genre qui se sont inscrits dans le français depuis le XVIIe siècle
- réintroduire des règles de grammaire et d’orthographe qui ont été invisibilisées au fil du temps
- ajouter des formes grammaticales qui rendent explicites la présence des 2 genres
Si ce n’est qu’en 2016 que cette expression sort du désert en France selon Google Trends, elle existe déjà en anglais depuis les années 1970. D’ailleurs, si les différentes formes de l’écriture inclusive sont de plus en plus connues et employées en français, le débat est encore très animé concernant son usage. Les résistances à l’écriture inclusive sont plurielles :
- dégradation esthétique de l’écrit à cause des marqueurs visuels de genre
- inefficacité de la promotion de l’égalité des genres par l’écrit
- refus de l’évolution du français en tant que langue vivante
- crainte d’une utilisation forcée de l’écriture inclusive
- difficultés techniques, en particulier au niveau SEO
Comment rédiger vos contenus en écriture inclusive ?
Même si elle est souvent résumée au seul point médian, l’écriture inclusive s’exprime pourtant sous de nombreuses formes. Voici les 5 règles pour rédiger un contenu pour le web en langage inclusif.
Le point média, le point de crispation de l’écriture inclusive
Commençons par celui qui concentre toute l’attention des opposant·es à l’écriture inclusive. Ce signe typographique apparaît à la fin des années 2000 pour éviter d’utiliser des signes typographiques déjà existants et porteurs de sens :
- les parenthèses : étudiant(e)s
- le tiret : étudiant-e-s
- le point : étudiant.e.s
Le point médian est donc une manière spécifique pour abréger les 2 genres. En effet, quoi qu’en disent ses opposant·es, le point médian ne se prononce pas. On écrit étudiant·es et on prononce étudiantes et étudiants.
D’ailleurs, pour faciliter la lecture, on n’utilise le point médian que pour distinguer le féminin et du masculin. Donc pas de point médian après le marqueur du genre féminin.
La double flexion, un classique de la communication politique
La double flexion, ou marquage double du genre, consiste à inclure les formes grammaticales de genre féminin et masculin quand il n’existe pas d’écriture neutre pour un mot.
L’une des manifestations les plus notables de cet usage est dans les discours politiques avec le très connu “Françaises, Français”. En revanche, certaines professions ont la même graphie peu importe le genre : architecte, ministre…
Les termes épicènes, la solution pour alléger les écrits pour le web
Ces termes épicènes conservent leur genre peu importe les personnes désignées : ils sont globalisants. On parle alors de :
- population au lieu d’habitantes et habitants
- corps enseignant au lieu d’enseignantes et enseignants
- élèves au lieu d’étudiantes et étudiants
- audience au lieu de lecteurs et lectrices
- freelance au lieu d’indépendantes et indépendants
L’ordre alphabétique plutôt que la galanterie
La galanterie voudrait que l’on cite le féminin avant le masculin. Même si cela va à l’encontre de nos habitudes, l’écriture inclusive recommande d’énumérer les termes par ordre alphabétique :
- femme et mari
- égalité femme-homme
- Jennifer et Jonathan
- Marc et Sophie
- étudiantes et étudiants
L’accord de proximité ou comment perdre le nord
L’accord de proximité est le point le plus difficile à appliquer tant la règle du masculin qui l’emporte sur le féminin est ancrée dans notre esprit. Pourtant, cette règle de grammaire est récente. Jusqu’au XVIIe siècle, on accorde les participes passés et les adjectifs en appliquant la règle de proximité, c’est-à-dire que l’accord se fait avec le nom le plus proche.
Dans les faits, cela donnerait par “Le directeur et les enseignantes sont décidées à faire grève”. Pour nombre d’entre nous, ce serait une faute d’orthographe. Il faudrait donc reformuler la phrase en mettant directeur en 2e position. Quid de l’ordre alphabétique ?
Bref, on utilise rarement toutes ces règles en même temps. On les suit en ayant à l’esprit que ce qui importe est la production de contenu compréhensible de tous et toutes.
Quel est l’impact de l’écriture inclusive sur le référencement naturel?
Selon un article de Sémantisseo, les moteurs de recherche ne prennent pas en compte certaines graphies inclusives (point, trait d’union, point médian…). Pour eux, le mot “développeur·euse” est en fait composé de 2 éléments “développeur” et “euse”. Ainsi, seule la forme masculine du mot va ressortir dans la SERP (Search Engine Result Pages, soit la page de résultats). Les algorithmes ne prennent donc pas vraiment en compte les contenus en écriture inclusive.
Pour optimiser votre positionnement sur la SERP, mieux vaut éviter d’utiliser l’écriture inclusive dans :
- la balise title
- les intertitres (h2 à h6)
- l’URL
- la meta description
En revanche, l’utilisation de l’écriture inclusive dans le corps du texte est tout à fait possible. Cela permet d’enrichir le champ sémantique des contenus, élément déterminant pour le SEO. Vous pouvez même alterner féminin et masculin pour donner plus de poids à votre contenu éditorial.
Ainsi, l’écriture inclusive offre l’occasion d’explorer toute la richesse de la langue de Molière. Elle renforce aussi tout le champ sémantique autour d’un mot-clé. Elle impacte donc positivement votre référencement naturel (sous réserve d’éviter de l’utiliser dans les balises et les titres).
